On peut dire sans détour que la Famille Amiel et Montblanc, dans le Languedoc, ne font qu'un puisque de tombeau des Amiel, situé dans la plus ancienne partie de l'église Sainte-Eulalie de Montblanc, nous indique que la famille était déjà présente dans le village bien avant le XVème siècle !
Le compoix de Jehan Amiel en 1605 fait déjà état de la possession de 2 hectares au lieu-dit Mourèses où 3 hectares de vigne sont toujours cultivées par les descendant que sont Aymeric et Jordan et qui représentent, au moins, la ... 14eme génération !!
Entre frères, ils ont repris environ 9ha qu'ils cultivent ensemble, toujours en agriculture biologique et avec un souci constant de la qualité et du soin de la plante. Les vignes ont pour la plupart entre 15 et 35 ans, c’est-à-dire que le système racinaire est parfaitement implanté et que la vigne est à la fleur de l’âge !
Depuis, ils ont entamé une restructuration stratégique du vignoble (achat de vignes et champs voisins, arrachage de certaines parcelles, replantations…) pour déjà prévoir l’avenir : "le Domaine des Amiel, nous l’empruntons actuellement à nos enfants, nous devons donc le rendre meilleur et pérenne pour eux !".
D'ailleurs Jordan enfonce le clou : "Après avoir étudié la Médecine Traditionnelle Chinoise (IMTC Toulouse et Avignon) et m’être intéressé à différents types de thérapies naturelles et préventives, j’ai compris que le vivant se cultivait, s’entretenait, se chérissait. L’homme, compris entre la Terre et le Ciel, est soumis aux forces de la Nature, et la nature est soumise à l’Homme. C’est pourquoi, en toute humilité, en cultivant la Terre c’est cette étroite relation que j’ai envie d’entretenir. Cultiver la vie, redonner à notre domaine sa vitalité, son équilibre, sa diversité, travailler dans le respect des liens qui nous unissent à notre environnement, évoluer chaque jour dans un monde de plus en plus propice à mon développement, voilà ma motivation."
Aymeric, lui, c'est le couteau Suisse de la famille :"Après un Mastère Spécialisé en Commerce International des Vins & Spiritueux (ESC Dijon Bourgogne) et quelques vinifications très enrichissantes à l’étranger (Argentine, Chili, Californie, Afrique du Sud), j’ai souhaité rapidement m’installer comme vigneron indépendant : "4 boulots en 1" comme j’aime à dire, « viticulteur, oenologue, commercial, et gérant d’entreprise".
Au sujet des sols, ceux ci sont assez proches, ce sont des hautes terrasses alluviales du Villafranchien, assez profondes et assez riches ce qui permet à la vigne de ne pas trop souffrir et donne le privilège de choisir le rendement plutôt que de le subir.
Selon les endroits, le sol va être sur un calcaire plus ou moins dur, souvent caillouteux (quartz, silice) en surface, avec un mélange assez homogène d’argiles, sables et limons. Ces petits cailloux permettent de drainer l’eau en profondeur, et c’est là que les racines iront la chercher en été, puisant au passage les éléments caractéristiques de notre terroir.
Les Frangins sont convaincus que leurs sols leur donnent l’opportunité de réaliser de grands vins, et c’est ce que nous devons retenir !
Toutes leurs parcelles sont cultivées en Agriculture Biologique (certification Ecocert) et même s'ils pratiquent aussi la Biodynamie mais pour l’instant, ils ne sont convaincus par aucun organisme certificateur et leurs cahiers des charges qui pour eux ne vont pas assez dans le bon sens. Un débat en suspens.
"Nous faisons tout nous-mêmes, beaucoup à la main, car c’est en étant tous les jours longuement au contact des ceps que nous pouvons observer et adapter le travail en fonction de ce que "la vigne nous dit". Heureusement, car nous n’avons que 2 bras chacun, nous pouvons compter sur l’aide de nos amis et de notre famille quand le besoin s’en fait sentir !"
Pour plus de biodiversité et de vie autour des raisins, les parcelles sont déjà naturellement enherbées et fleuries la plus grande partie de l’année. Pour cela, Jordan et Aymeric ne travaillent que très rarement leurs sols, la plupart du temps uniquement entre les pieds de vigne et non entre les rangs.
2 projets importants à venir : le premier, déjà en cours, consiste à planter des arbres, arbustes et haies fleuries tout autour des parcelles car ils croient fort en l’effet équilibrant d’un meilleur environnement. Le second, à moyen terme, sera de réintroduire l’animal au coeur de leur exploitation (vache, brebis, chèvre, cochon, cheval, âne…).
Concernant les vinifications, les 2 frères vinifient chaque parcelle séparément et de manière très naturelle, sans levures exogènes ni enzymes, sans sulfitage et s'adaptent à l'évolution du jus en cuve : extraction plus ou moins importante, contrôle des températures, décuvage lorsqu'ils sont satisfaits du vin obtenu.
En résumé, ils n'utilisent aucun produit ou procédé au nom compliqué, rien qu'on ne puisse trouver dans la nature !
Nous avons rencontré Aymeric lors d'un salon Off à Montpellier, un peu par hasard car il est rarement possible de discuter avec tous les exposants, mais nous pouvons remercier le hasard de cette belle rencontre car si la vie est le maître mot de leurs créations, on peut dire qu'Aymeric, et surement Jordan que nous n'avons pas encore rencontré, est comme ses vins : Vivant. Et cette passion et cette force qu'il dégage pour nous parler de son travail et de ses jus qui nous a interpellé. Déguster ses nectars nous a définitivement convaincu. Et c'est avec grand plaisir que nous pouvons vous les présenter sur le site.
TV5MONDE a réalisé, en 2018, un superbe reportage de moins de 6 mn sur le Domaine et ses 2 frangins créateurs de vins naturels.
A RETROUVER SUR NOTRE SITE
Le fluide et gouleyant Mounto Dabalo 2020, un vin croquant et gourmand aux notes de petits fruits des bois avec une pincée de poivre.
Pour les amateurs de jus rouges plus complexes, Aymeric et Jordan vous ont concocté A Coural 2021, du fruit mûr presque confituré dans des tanins soyeux, Sous Le Manteau 2020 du fruit noir et des tanins croquants ou encore A l'Ouest 2018, un vin dense au nez de fruits noirs avec une touche épicée.
Dans la famille vin blanc le domaine vous présente Premier rolle 2020, un Vermentino tonique et rafraichissant aux notes d'agrumes et de plantes méditerranéennes, Quitcho Quitchous 2020 qui affiche 10°5 d'alcool seulement dégage des arômes de fleurs blanches et d'abricot. En bouche, fruits jaunes comme la pêche, c'est rond avec un beau petit gras. Une finale qui dure avec des notes beurrées et une pointe d'amande, Tous les Chenins mènent à Rolle 2021 présente un assemblage atypique qui ravira les amateurs de ces deux grands cépages que sont le Vermentino (Rolle) et le Chenin. Le premier amène fraicheur et acidité, le second gras et fruité, A Elise 2019 c'est du fruit mûr et une grande compléxité aromatique ainsi qu'une légère touche oxydative, Sous le Manteau Blanc 2021, un assemblage Viognier, Roussanne et Vermentino au nez très aromatique avec beaucoup de fruit mûr, quelques notes boisées, une belle complexité avec des notes oxydatives, le vin est riche et gras avec des arômes de poire, de noix et une chaude vaguelette de type eau de vie à la mirabelle.
Et enfin, pour sortir des sentiers battus, les frangins Amiel nous proposent Le Rolle dans la Peau 2021, en bouche on retrouve tout de suite les tanins issus des peaux mais aussi une franche acidité faisant saliver et ouvrant l’appétit. Un vin unique, dans un style s’approchant gentiment des "vins oranges" d’Italie ou d’Europe centrale.