Affligeant que la couleur du rosé reste, pour certains media, LA question prioritaire au détriment de sa réelle composition et de sa qualité !
Encore une fois VAR MATIN nous a atterré dernièrement en lisant un article d'une pleine page, signé Laurent Amalric, concernant la question absolument fondamentale de la couleur du rosé dans nos verres, et celui des Américains, alors qu'une vraie enquête sur la composition réelle d'une grande majorité de ces vins rosés et de leur teneur en pesticides et autres intrants chimiques serait du vrai journalisme de terrain que nous attendons encore en vain et malgré la main que nous avons tendue en écrivant à ce journaliste pour lui faire part de notre point de vue. Nous l'avons donc invité à nous contacter pour plus de précisions mais il n'a pas daigné donner signe de vie alors nous mettons ce courrier en ligne en espérant réveiller quelques consciences mal informées ou désinformées.
Monsieur Laurent Amalric,
nous vous écrivons car nous sommes tombé sur votre article du Var Matin du 29 mars à la gloire "des rosés qui émoustillent les Etats Unis par leur pâleur".
Que vous écriviez un énième article à la gloire des vins chimiques, du marketing viticole ou du quid de la fadeur de la couleur des rosés, rien de plus normal c'est votre métier et votre métier, justement, ne vous permet pas d'être performant dans tous les domaines. Et le vin, à première vue, en fait parti !
Nous avions déjà fait un article il y a quelques semaines quand votre journal avait pondu un article improbable dans lequel une œnologue nous expliquait sans se démonter que l'on ne pouvait pas se passer du glyphosate ! Bien entendu, devant la levée de bouclier, dont le notre, que souleva cet article, Var Matin fût obliger de publier un droit de réponse d'une page en forme de reportage. Et bien nous revoilà encore, sorti d'entre les vignes avec cette question :
Quelle est donc l'importance de la couleur d'un rosé ou de la forme d'une bouteille quand on sait depuis des décennies que le problème dans cette filière c'est la pollution qu'elle engendre à travers les pesticides que les vignerons déversent sans sourciller et qui polluent nos terres, nos rivières et la mer.
Ce qui est fort avec Var Matin c'est de réussir dans la même semaine à faire la Une sur la disparition des abeilles et des oiseaux et enchaîner quelques jours plus tard par un article, qui ressemble à une publicité gratuite d'ailleurs, sur ces mêmes domaines utilisateurs de pesticides responsables, en grosse partie, de la disparition ... des abeilles !! Schizophrénie mon amour.
Quelle est donc l'importance de la couleur d'un rosé ou de la forme d'une bouteille quand on sait que depuis des décennies la majorité des vignerons lors de la phase de vinification s'autorisent l'ajout de plus de 70 intrants chimiques car la loi lui autorise cette surenchère !!! Oui vous avez bien lu : 70 intrants chimiques et plus !
Nous ne vous ferons pas la liste des ces intrants mais sachez que ces personnes qui, lorsqu'elles boivent du vin, sont victimes d'aigreurs d'estomac, de sensations de brulure de l'œsophage ou de maux de tête aimeraient bien être informés par des journalistes curieux par exemple que ces maux sont franchement dus à l'ajout de ces produits nocifs dans le vin qu'il consomme à commencer par les doses de sulfites surréalistes ajoutées dans votre vin préféré.
Car, pour être précis, vous êtes vous déjà demandé pourquoi le vin est le seul aliment de France, car considéré comme tel par la loi, à ne pas avoir d'obligation d'apposer une étiquette sur la bouteille indiquant sa composition exacte ? Je suis sûr que non. Et cela ne vous titille pas ?
Mais peut être que tout ceci ne vous intéresse pas ?
Bref, que vous fassiez des publi-reportages, admettons en souffrant. Mais que ce publi-reportage, dans lequel les habituels domaines Varois mis en avant dans votre "canard" comme Berne, Miraval ou Rouet pratiquent ce que nous avons développé plus haut, termine par ce paragraphe "Vins Naturels, évitez les intégrismes" en reprenant en 2 lignes la déclaration de Gilles Masson qui explique "De mon côté je me situe uniquement sur le plan scientifique en veillant avant tout à la qualité de ce que l'on va boire", il fallait oser et vous l'avez fait !
Franchement ? Les bras nous en tombent ! Un peu comme si monsanto, au sujet des produits qu'il distribue, nous disait qu'ils sont bon pour la nature et l'humain (remarquez ils l'ont osé jusque dans les années 90) : Ubuesque !
Pourquoi tacler gratuitement, comme ça, en fin d'article, mine de rien, des vins qui n'ont rien demandé ?
Vous posez vous seulement la question, quand vous écrivez votre article et ce passage précis, de l'intérêt d'une telle attaque aussi arbitraire ?
Comment Monsieur Masson peut- il déclarer en parlant des vins qu'il analyse, et dont la grande majorité est travaillé en "conventionnel": "Nous veillons avant tout à la qualité de ce que l'on va boire" alors que la majorité de ceux là sont chargés en pesticides et en intrants chimiques alors qu'à contrario les vins dits naturels (selon la charte de l'Association des Vins Naturels) sont justement des jus issus de la culture bio ou biodynamique et vinifiés sans AUCUN INTRANT !
Vous sentez la différence ou faut il que nous appuyions encore ?
Ces gens que vous interviewez ne vous vendent que du rêve avec la couleur du rosé ou la forme de la bouteille pour d'autres, au détriment du plus important : la nature et le consommateur.
L'essentiel reste aussi donc que votre affaire tourne.
Bien entendu, faire du vin naturel est un travail d'équilibriste dans lequel des centaines de vignerons à travers la France se sont lancés depuis longtemps.
Bien entendu ce travail d'équilibriste qui demande d'œuvrer avec des raisins sains et mûrs dans des caves hygiéniquement irréprochables ne garantie pas 100% de réussite et, en effet, on peut voir apparaître des vins "déviants" à l'occasion.
Mais mettre en avant quelques ratés pour se payer la tête des vins naturels, il fallait oser et vous l'avez fait.
Un peu comme ce proverbe : "Pourquoi vois-tu la paille qui est dans l'œil de ton frère et n'aperçois-tu pas la poutre qui est dans ton œil à toi !"
Parce que pour Monsieur Masson "l'excellence gustative qui prime sur l'essence" c'est présenter des vins morts à qui l'on redonne vie par des intervention œnologiques vulgaires pour présenter, in fine, des "Vins Zombies" !!
En effet, comment voulez vous trouver trace d’une vie organique quelconque dans un vin qui a subi, alors qu’il n’était que raisin, l’épandage de pesticides divers et variés, tuant ainsi toute vie organique pour ensuite endurer l’introduction, lors de la phase de vinification, de ces dizaines et dizaines d’intrants chimiques différents ?
Personne n’y réchappe, votre vin est sans vie !
Pour y redonner vie ? Le vin est maquillé, pour paraître plus vif aux yeux du buveur, en y ajoutant des levures achetées dans le commerce pour lui donner une direction gustative prononcée, en y incorporant des tanins, en y plaçant des morceaux de bois pour lui donner un petit goût boisé, etc ...
Bref, ces vins sont grimés à grand renfort de produits œnologiques.
Votre vin mort revit, votre vin mort est un Zombie, vous buvez des Zombies !
Mais quelle importance à partir du moment ou l'essentiel reste que le rosé ait une couleur pâle car, comme le dit Monsieur Masson, "la valeur symbolique de la couleur du rosé c'est que l'être humain l'associe inconsciemment aux vacances, aux loisirs, etc" !! Marketing ma passion ! Déprimant.
Donc pour résumer votre article, on peut dire que Monsieur Masson ne prêche que pour sa paroisse en omettant de parler de l'essentiel, les pesticides et les intrants chimiques contenu dans votre verre de vin, et que ce genre de publi-reportage porte un tord considérable à tous ces vignerons qui tentent de produire des jus les plus purs et vivant qu'il soient tout en risquant des pertes considérables quand cette prise de risque tourne mal alors qu'ils devraient remplir vos articles à titre d'exemples !
Et nous terminerons ce billet d'humeur, cher Monsieur Amalric, par cet adage :"quand le mensonge (ou l'omission) prend l'ascenseur, la vérité prend l'escalier, elle met plus de temps mais finit toujours par arriver."
Belle journée à vous.
Très cordialement malgré notre agacement.